Un monde, quatre perceptions

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Avant les Européens

Nos ancêtres sont arrivés ici il y a plusieurs milliers d’années. Les peuples Wabanaki occupent un grand territoire composé de lacs, de rivières et de montagnes. Il est bordé au sud par une grande étendue d’eau, que les Blancs appellent l’Atlantique. Au nord, on retrouve le Grand Fleuve et au-delà, nos alliés et cousins Algonquiens. À l’est, nous partageons nos terres avec nos frères Mi’kmaq et Malécites. Là où le soleil se couche, de l’autre côté de la rivière aux Iroquois, il y a la nation iroquoise. Nos modes de vie et de pensée sont très différents. Nous nous déplaçons selon les saisons entre les montagnes, les plateaux, les vallées et le bord de la mer, pour chasser et pêcher. Au début de la saison estivale, nous plantons un peu de maïs que nous récoltons à l’automne.

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Arrivée des Européens

Après plusieurs mois de traversée, nous arrivons enfin sur ces nouvelles terres. Nous y plantons notre drapeau afin que tous y voient la royauté de la France. Ces terres sont vertes et fertiles. Selon nos éclaireurs, elles cacheraient des pierres et des métaux précieux. On dit aussi que la fourrure est de première qualité; son exportation vers la France enrichirait la colonie et garnirait les coffres du Roi. Les habitants y vivent comme les premiers hommes. Ils n’ont pas la poudre à canon. Leurs bateaux sont petits et faits d’écorce de bois. Ils ne possèdent pas d’outils en métal, seulement quelques ornements de cuivre pur. Ils ne sont pas chrétiens et ne connaissent pas Dieu. Heureusement, le Roi a envoyé des membres du clergé pour leur enseigner la bonne parole et les éduquer aux bonnes mœurs.

Ils sont arrivés sur de grands canots portés par le vent. Ils sont blancs et vêtus de tissus et de coiffes colorés. De leurs grands bâtons jaillit du feu. Lorsque nous sommes atteints par ce feu, nous tombons comme si 100 flèches étaient tirées. Ils ont débarqué sur nos terres et nous avons compris qu’ils y resteraient. Ils avaient faim et ils étaient malades; nous leur avons donné à manger et à boire. En retour, ils nous ont offert des outils brillants, des perles de toutes les couleurs, des couvertures et des objets de toutes sortes. Après ces premiers échanges, plusieurs des nôtres sont morts, car ces nouveaux habitants avaient aussi apporté la variole. Rien n’est plus comme avant, nous avons faim. Nous devrions chasser, cueillir et pêcher pour nous nourrir et pour faire des provisions pour l’hiver; nous parcourons plutôt le territoire pour chasser le castor, afin d’échanger sa fourrure pour des biens européens. Nous appelons cette activité la traite. Mais les animaux fuient et il est de plus en plus difficile de chasser. Nous devons nous déplacer sur d’autres territoires de chasse… chez d’autres nations. Il s’en suit des guerres et beaucoup de tristesse.

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Le territoire abénakis

De nouveaux habitants se sont installés à l’ouest de la rivière Kennebec : ce sont des Hollandais et des Anglais et ils sont les ennemis des Français. Ils parlent une langue différente de celle de notre Père jésuite. Ils se sont alliés aux Iroquois afin de combattre les Français et de prendre notre territoire. Notre Père nous convainc de faire alliance avec les Français. Le Roi nous aidera à garder notre territoire et nous protègera. Il nous donnera des armes et de la poudre et fortifiera nos villages.

Nous devons convaincre la Nation Wabanaki de conclure une alliance, c’est le seul moyen de résister aux Anglais. Les guerriers abénakis sont braves et nombreux. Leur effectif grandira notre armée. Ils protègeront les voies navigables de la côte sud du Saint-Laurent contre les intrusions iroquoises et anglaises. Avec leur aide, nous garderons l’Acadie.

Nous devons, avec nos alliés iroquois, prendre l’Acadie. Nous possèderons alors la côte de l’Atlantique et nous empêcherons les Français de ravitailler leurs colonies. Nous devons éliminer les Abénakis ou les convaincre de s’allier à nous et aux Iroquois. Il faut les attirer en bonifiant la traite avec eux ou alors par la force en attaquant leurs villages.