Les Jésuites: entre politique et conversion

Les jésuites fondent la mission de la rivière Saint-François au début du 18e siècle. Les pères Bigot, Loyard et Aubery en sont les premiers missionnaires. Ces jésuites participent activement à la politique du gouvernement de la Nouvelle-France visant à conserver les relations avec les alliés des Premières Nations. Ils insistent auprès du roi de France pour concéder des terres aux Abénakis et pour leur fournir des armes et des marchandises diverses, afin de soutenir ces précieux partenaires dans la guerre contre les Anglais.

Les Abénakis vivent en effet une situation politique difficile : depuis le traité d’Utrecht de 1713, qui cède l’Acadie à l’Angleterre, leur territoire se trouve déchiré entre deux couronnes, la française et l’anglaise. Plusieurs groupes d’Abénakis se réfugient à la mission de la rivière Saint-François, qui sert de rempart contre les invasions anglaises et iroquoises. C’est le cas du chef Atecouando, accompagné de 60 guerriers, qui arrive de Pégouaki ou Pequawket, l’actuelle municipalité de Fryeburg, Maine, sur la rivière Saco. Cela augmente d’autant l’effectif militaire des Français. Le père Aubery, en fin stratège politique, cherche à retenir ces alliés. Parlant la langue abénakise couramment, il rencontre tous les chefs de guerre de cette Première Nation afin de les convaincre de préserver l’alliance avec les Français. Par ailleurs, il n’est pas étranger à la montée des tensions anglo-abénakises : il incite en effet les Abénakis à faire des raids en Nouvelle-Angleterre.

 En parallèle à ses actions politiques, il utilise ses talents oratoires pour persuader les Anciens de se convertir au mode de vie européen et de lutter contre l’ivrognerie, la superstition et autres pratiques contraires à la morale catholique. Il enseigne aux Abénakis des chants liturgiques dans leur langue; il rédige d’ailleurs plusieurs livres en abénakis, dont un dictionnaire, un recueil de chants et de nombreux livres d’instruction. Il s’éteint à la mission Saint-François en 1756, à l’âge de 83 ans.

  • Photographie couleur d'un pendentif en croix fait d'alliage cuivreux.
  • Photographie couleur d'un pendentif en croix fait d'alliage cuivreux sur lequel on retrouve l'illustration du Christ.
  • Photographie couleur d'une bague avec des gravures.
  • Photographie couleur d'un wampum d'un peu moins de 2 mètres et formée de onze rangs de coquillages.
  • Photographie couleur d'un dictionnaire avec une couverture en cuir.  Est inscrit sur la tranche: « François-Abnaquis, par le père Joseph Aubery, Jésuite. »
  • Photographie couleur de la couverture en cuir et en tissu d'un dictionnaire.
  • Photographie couleur d'un dictionnaire avec une couverture en cuir.  Est inscrit sur la tranche: « François- Abnaquis, par le père Joseph Aubery, Jésuite. »
  • Photographie couleur d'une petite croix tordue en alliage cuivreux. Son code Borden y est visible.
  • Peinture à l'huile d'un membre d'un clergé religieux vêtu de noir qui échange avec les membres des Premières Nations du Nord-Est. Un chien est près d'eux.
  • Peinture d'un membre du clergé discutant avec les sept membres des Premières Nations autour de lui.
  • Carte couleur qui représente les territoires des Abénakis, soit le Maine, une partie du Vermont et l'Acacadie. On y retrouve aussi tous les chemins et les portages.